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       | Programme  de restauration :Présentation  générale de la restauration :            Chef-d’œuvre  de la facture symphonique du XIXe siècle, l’orgue de Saint-Sébastien supporte  sans peine la comparaison avec les plus beaux instruments de Cavaillé-Coll,  même si l’esthétique en est très différente. Resté intact dans son état  d’origine, aux deux accouplements ajoutés près, il est l’un des rares exemples  de grands instruments du XIXe siècle à ne pas avoir été remanié au XXe siècle.  Aujourd’hui encore, l’étonnante qualité de sa palette sonore et la beauté de  ses équilibres d’harmonie en font un orgue très impressionnant, que l’on ne  peut qu’aborder avec respect.             C’est  pourquoi l’on peut s’interroger, au vu de la qualité de l’existant, sur la  nécessité d’opérer une restauration approfondie. N’aurait-il pas été possible  de le maintenir en l’état, au moyen d’un entretien intensif et scrupuleux,  comme cela a été fait depuis une dizaine d’années ? Grâce à des nettoyages  partiels et à des réglages fréquents, l’instrument est actuellement en meilleur  état de fonctionnement qu’il ne l’était en 1989, lors de l’inventaire des  orgues de Lorraine. S’il est vrai qu’aucune restauration ne peut donner une  garantie de réussite, on pourrait s’en tenir à un entretien approfondi et  intelligent, qui permettrait encore de faire durer l’instrument durant quelques  années.              Mais l’orgue de  Saint-Sébastien est aujourd’hui parvenu dans un état de fatigue assez  préoccupant et c’est à bout de bras qu’il est maintenu en état de jeu par le  facteur qui l’entretient. La mécanique est devenue très fragile, avec des  vergettes qui cassent régulièrement, il y a beaucoup de fuites dans  l’alimentation en vent et les noyaux des jeux d’anches sont dans un état  d’oxydation très avancé, qui ne facilite pas l’entretien de ces jeux. C’est  pourquoi il est maintenant nécessaire de prévoir une véritable restauration de  cet orgue, qui permette d’apprécier ses qualités sonores avec plus de  fiabilité, notamment en vue de concerts et d’enregistrements.             L’orgue  sera ainsi restauré dans le seul état qu’il ait connu, celui de 1881. Les deux  ajouts de Jacquot, celui de l’accouplement III/II et de la tirasse III/P,  seront néanmoins conservés, pour les raisons suivantes :– ils ont été réalisés dans une  technologie semblable à celle de l’orgue d’origine, de manière très soignée,  sans altérer le matériel ancien ;
 – ils fonctionnent bien, avec un bon  degré de fiabilité ;
 – ils peuvent rendre de grands services  dans la musique qui a été composée pour ce type d’instruments ;
 – les fonctionnalités d’origine qu’ils  ont évincées (accouplement général et orage) sont d’un intérêt moindre sur le  plan musical.
             Les  travaux à prévoir consisteront donc en un grand relevage où tous les éléments  mécaniques et sonores, sans exception, seront révisés. Ils devront être confiés  à un facteur ayant une grande expérience de la facture du XIXe siècle et une  approche très respectueuse de la restauration.         Christian LUTZ 2003.         |